pour se dérider un peu, l’histoire de ce super frontalier Suisse gilet jaune et casseur et probablement un peu mythomane qui a voulu « s’encanailler » à Paris dans une Manif, genre un petit Benalla…
Tiphaine J., 26 ans, originaire de Haute-Savoie, a aussi été interpellé près des Champs-Elysées avec un sac rempli d’objets suspects : un couteau Opinel, une matraque, une sangle élastique et plusieurs clous. Cet homme à la silhouette fluette est le premier de l’après-midi à ne pas demander le renvoi de son dossier. Les mains croisées dans le dos, cet ancien charpentier explique d’une voix étouffée les raisons de son interpellation. « Toute la semaine, j’ai participé à des rassemblements dans ma région et j’étais chargé de construire des baraquements avec des palettes en bois, c’est pour ça que j’avais des clous dans mon sac », répète-t-il un brin exaspéré.
Le couteau Opinel ? "Chez nous, en Haute-Savoie, on a toujours un couteau pour casser la croûte et je ne vais pas me justifier de ça", répond-il.
Et pour la matraque, il assure l’avoir trouvée par terre et avoir voulu la rapporter en souvenir. Un comportement « curieux » , commente la juge.
Je suis monté à Paris pour manifester, comme tous les autres qui ne sont pas contents de leur gouvernement. Je n’ai rien cassé. Je n’étais pas là pour ça.
Tiphaine J.
devant le tribunal de Paris
Reconverti en conseiller fiscal en Suisse, Tiphaine J. gagne environ 8 000 euros par mois, auxquels s’ajoutent les 3 500 euros de sa compagne, qui travaille dans un bureau d’études à Genève. « Je n’ai que le brevet des collèges comme formation », précise-t-il, rappelant qu’il est aussi sapeur-pompier volontaire et père d’un enfant de 4 ans.
C’est la première fois de ma vie que je manifeste, je n’ai pas pensé à vider mon sac. Mais je comprends que ce que j’avais peut laisser penser que je voulais casser.
Après délibérations, le tribunal prononce la relaxe du délit de « participation à un groupement formé en vue de commettre des violences et des dégradations » et le condamne à trois mois de prison avec sursis pour port d’arme.