En effet, dans les mois à venir, il est probable que la nature des relations entre Bruxelles et l’Italie devienne le facteur d’influence n° 1 sur le cours de l’euro face au CHF.
L’économie italienne est très fragile, il y a tout juste un an en juin et en juillet 2017, la mise en place d’un plan de sauvetage des banques du pays a été nécessaire du fait de l’accumulation des créances douteuses. Malgré ce plan, en octobre 2017, les banques italiennes concentraient encore à elles seules 28 % des prêts non performants européens !
Le nouveau gouvernement italien de par sa composition hétéroclite affiche une forte propension à faire de la saillie médiatique sa marque de fabrique. Or, les marchés financiers n’apprécient guère la provocation en matière de gestion budgétaire. Les allemands, gardiens de l’orthodoxie financière européenne non plus et les échanges musclés entre les deux pays pourraient se multiplier.
Les problématiques soulevées par les projets du gouvernement italiens sont les suivantes :
- comment financer les réformes envisagées : baisse de l’âge de départ en retraite, baisse des impôts, instauration d’un revenu de citoyenneté … sans exploser le plafond des 3% du PIB ?
- comment faire face à la hausse des taux d’intérêts qui semble inéluctable à l’horizon d’un an avec une dette de 2300 milliards d’euros (supérieure à la dette Française) ?
- en synthèse comment éviter le dérapage budgétaire sur tous les plans ?
En extrapolant un petit peu, en cas de crise grave, c’est la cohésion de la zone euro qui pourrait de nouveau être mise à rude épreuve avec les pays « fourmi » du nord qui n’auront pas envie de payer pour les pays « cigale » du sud.
En fonction donc de l’intensité et de la direction des événements à venir, le franc suisse en valeur refuge pourrait à nouveau s’éloigner des 1.20 pour reprendre le chemin de la parité avec l’euro ou au contraire franchir le seuil des 1.20 si l’Italie négocie bien son virage politique et sort par le haut de sa délicate situation économique ?