En même temps ça a toujours été ainsi et les romands ne sont pas plus tendre avec les alémaniques.
Historiquement, les suisses latins ne furent pas Confédérés avant le traité de Versailles de 1815. Les évêchés princiers du valais et de Bâle, tout comme la principauté de Neuchâtel et la ville de Genève, avaient des accords de défense mais ne siégeaient pas à la Diète Confédérale. Quant à Vaud et au Tessin, c’étaient des terres occupées. Lisez l’histoire du major Davel ou les paroles de l’hymne cantonal vaudois pour vous en convaincre…
Par la suite, des tensions ont toujours existés et pas qu’à cause de la langue. Le haut valais conservateur fit la guerre au bas valais réformiste qui voulait s’affranchir de la tutelle de l’évêque, guerre qui culmina lors de la bataille du Trient en 1843, les cantons libéraux et plutôt protestants imposèrent par les armes la première constitution Suisse aux cantons catholiques lors du Sonderbund, la dernière guerre que vécu la Suisse fut quand même une guerre civile!
Plus tard, ces fractures se retrouvèrent souvent. Les troupes qui firent feu sur des manifestants ouvriers genevois en 1923 étaient principalement paysanne, catholique et germanophone et ce choix était assumé pour éviter toute fraternisation.
Durant la 1ère guerre mondiale, les tensions entre romands favorable à l’Entente et les alémaniques en faveur des Empires centraux furent très fortes aussi.
Encore aujourd’hui la question jurassienne prouve que ces tensions existent encore. Ma belle-mère jurassienne jetait des cailloux sur les policiers bernois et même s’il n’y a pas eu de violence physique le choix de Moutier de rejoindre le Canton du Jura n’est pas sans créer une atmosphère très désagréable dans la région.
Dans le monde militaire, et je le vérifie à chaque cours de répétition, le romand « c’est toujours la rigole » et les ordres ne sont jamais traduits: pour les romands c’est la même chose!
Je travaille dans une entreprise de la Confédération et les manières de travailler ne sont pas les mêmes, le moindre petit processus sera différent entre Lausanne et Zurich, et l’unifier cause en général trop de problème car il s’agit bien de mentalités différentes.
Cela dit, cela a aussi ses avantages. Le fait d’avoir diverses manières de bosser pour un même résultat permet aussi de dégager des solutions. Ça entretien la crêativité que de laisser les particularités s’exprimer.
Après tout les romands sont plutôt fier de leur mode de vie qu’ils trouvent très supérieur à celui des casques à boulons qui ne sont pas capables ni de ne pas éructer leur crachat alémanique, ni de pratiquer l’humour ou la finesse, ni même de manger autre chose que des röstis.
Mais au final, on sait aussi rire de ça. Je revendique ma tendance à aimer l’apéro, quand je bosse en alémanie, je prétends toujours que mon arrivée en avance est exceptionnelle. Ça fait rire tout le monde, après tout ne suis-je pas un welsh?