Article intéressant.
Le nombre de Français hautement qualifiés s’installant dans le canton de Genève et le district de Nyon explose. Il y a maintenant 60’000 Français qui résident dans le canton de Genève et 60% de Français en plus dans le district de Nyon en 10 ans et se sont principalement des Français hautement qualifiés. Ce phénomène est encore plus accentué dans le canton de Vaud. Je le vois autour de moi, le nombre d’ingénieurs Français de mon entreprise s’installant dans le canton de vaud connaît aussi un boom depuis 3 a 4 ans.
Les Français de la «génération Macron» s’installent à Genève
Un nombre croissant de citoyens français hautement qualifiés habitent désormais en Suisse.
Venus des quatre coins de la France, ils s’établissent dans la couronne entourant le canton. Mais, ces cinq dernières années, Genève comme la région nyonnaise se sont distinguées par un afflux important de personnes de nationalité française.
En cinq ans, près de 6’000 Français et Françaises de plus ont été enregistrés dans le canton. Cette communauté talonne désormais celle d’origine portugaise, qui reste légèrement en tête (lire notre graphique). En ajoutant les binationaux, au nombre de 27’ 000, la France est de loin la plus importante communauté étrangère du canton en regroupant 60’000 personnes.
L’anglais, voire l’allemand
Le même phénomène s’observe dans le district de Nyon, où le nombre de Français a augmenté de 60% en dix ans, contre une hausse moins importante pour les communautés d’origine espagnole ou portugaise, et une stagnation pour les Italiens.
En raison des coûts importants liés à une installation locale, ces «nouveaux Français» n’ont rien à voir avec leurs prédécesseurs. Ils maîtrisent désormais l’anglais, voire l’allemand, ont vécu à l’étranger, jonglé avec les fuseaux horaires, et travaillent souvent dans la finance, le droit, le conseil économique, l’informatique. Ils occupent aussi des postes de cadre dans le secteur du luxe ou dans les multinationales. Ils excellent dans le marketing: les Français ont toujours été de bons vendeurs. C’est l’irruption d’une véritable «génération Macron», qui se sent à l’aise à Genève.
«La nationalité demeure un critère secondaire, décode Linda Allan, consultante chez Alec Allan et Associés, un cabinet de recrutement de cadres. Nous tenons compte des compétences avant tout. Concernant les Français, ils sont très pointus dans le marketing et la communication. Il y a vingt ans, ils maîtrisaient moins bien les langues. Ce n’est plus le cas, aujourd’hui, avec l’anglais.» Mais pas uniquement la langue de Shakespeare. «De plus en plus de personnes de cette nationalité maîtrisent désormais aussi l’allemand, souvent utile en Suisse», ajoute cette Genevoise, qui se réjouit qu’une élite française s’établisse à Genève et dans la région: «Quand des gens très qualifiés viennent, tout le monde est tiré vers le haut.»
Associé au sein du même cabinet, Marc-Antoine Glauser livre son explication pour le secteur de la finance: «Certaines banques demandent que leurs cadres soient domiciliés en Suisse. Cela explique en partie cette hausse du nombre de personnes de nationalité française domiciliées en Suisse. Les Français d’un niveau de cadre sont aussi de plus en plus mobiles. Ils se déplacent dans l’Hexagone, travaillent quelques années à Paris, s’installent aussi à l’étranger.»
Au sein d’une grande banque tricolore, plus de 70 personnes de nationalité française, disposant d’une signature ou d’une procuration depuis cinq ans, sont désormais installées dans le canton ou les communes vaudoises voisines. Beaucoup d’autres cadres restent domiciliés en France voisine, à charge pour eux de supporter les bouchons.
Baisse des Anglo-Saxons
Trésorier de la Fondation philanthropique des Français de Suisse, une entité aidant les citoyens français dans le besoin, Joël Rochat observe aussi cette tendance. Ce binational travaille dans la finance voit ainsi passer des curriculum vitæ de jeunes Français et Françaises bien fournis en expériences à l’étranger. Il croise fréquemment des compatriotes ayant passé plusieurs années en région parisienne qui choisissent ensuite de s’établir en Suisse.
Le secteur du négoce s’étoffe également avec des spécialistes venus de France. C’est en particulier le cas chez Totsa, société de trading du géant pétrolier Total. Plusieurs consultants français actifs à l’échelle internationale ont également embauché à tour de bras ces dernières années.
Au moment où de plus en plus de Français s’installent à Genève, des Anglo-Saxons quittent le territoire. Ce n’est pas l’hémorragie, mais la tendance s’observe en tout cas pour trois des dix plus importantes communautés étrangères du canton: celles qui sont originaires des États-Unis, du Royaume-Uni et d’Allemagne. En raison du bon état de santé de leur pays, des Portugais ont aussi décidé de plier bagage pour retrouver leur nation d’origine.
Créé: 26.10.2019, 10h34