Je suis orthophoniste libérale (7 ans) et bientôt praticienne de massages en spas (formation en alternance en cours). J’ai la double nationalité (Fr/CH), je parle bien anglais pour les discussions courantes et j’apprends progressivement l’anglais professionnel du spa. Je parlais bien allemand mais je l’ai perdu, j’envisage de reprendre son apprentissage (une bonne idée?).
Mon mari est chef de chantier travaux publics (12 ans) et chargé de projet en énergie et bâtiment durable (formation sur 1an dont 6 mois de stage en bureau d’études), il ne parle pas anglais mais envisage de se former avec son CPF + formation en bureautique pour maîtriser Office (bonne idée aussi?).
Nous souhaitons devenir frontalier (peut-être un jour résident?) avec plusieurs options :
intérim dans le BTP/énergétique pour monsieur et à terme décrocher un CDI dans le privé ou dans une ville en Suisse (canton Genève ou Vaud) ;
salariat en spa en Suisse pour moi (temps complet) OU temps partagé entre salariat en spa (Suisse) et orthophoniste (France).
Nos questions :
nos secteurs sont-ils porteurs en Suisse ? massages en spa et BTP/énergétique
quels salaires pouvons-nous attendre ? (praticienne spa 1 an d’expérience en alternance, chef de chantier TP 12 ans d’expérience, rénovation énergétique expérience 6 mois de stage en bureau d’études)
que pensez-vous de Pougny pour se loger ? (gare jusqu’à Genève)
plus d’heures hebdomadaires en Suisse ok mais la qualité de vie est-elle meilleure malgré tout ?
est-ce que ça vaut encore le coup de nos jours de se lancer ?
est-ce une bonne idée de mettre en avant notre envie d’apprendre, en étant ouvert à des formations « recommandées » pour décrocher un poste ? Les entreprises proposent-elles des formations continues ?
Merci d’avance à tous pour votre lecture, votre temps et vos réponses,
Vos trouverez beaucoup de réponses sur la qualité de vie dans d’autres discussions.
Sinon avez vous des enfants et quel âge avez vie avec votre conjoint ?
Le secteur de Monsieur sont recherchés mais il y aura de la concurrence déjà installée.
Vous trouverez des annonces pour le votre aux bains bleus de Genève, sûrement dans les grands hôtels de luxe mais la concurrence sera rude car la barrière a l’entrée est plus faible.
Il y a énormément de demande en orthophonie en France en zone frontalière, 3 ans en moyenne sur liste d’attente.
Pougny est un petit village, 800 habitants.
Il y a donc très peu de locations, peut être un peu plus vers Challex ou Collonges
Il y a des trains pour Genève mais si vous avez des horaires décalés, le dernier train part vers 21h de Cornavin.
Attention si vous gardez votre travail d’orthophoniste en France, vous ne pourrez pas faire plus de 40% sinon votre employeur suisse devra payer ses charges en France ce qu’il refusera
Merci, je ne savais pas !
Donc en ayant un emploi en France (quel qu’il soit ?) ça veut dire 60% en France, 40% en Suisse au maximum, impossible de faire 50/50 ?
Je ne pense pas étant donné que c’est pris en charge par l’assurance lamal en Suisse et ne le sera pas en France.
De plus en Suisse il n’y quasi pas de liste d’attente.
Oui c’est 40% maxi en France, si emploi en Suisse.
La réflexion n’est pas si simple et va dépendre également du point de vue fiscal, du point de vue sécurité sociale, et de la structuration juridique de votre activité en France:
Au niveau fiscal, si vous exercez une activité en France, en étant salariée d’une société française ou libérale, à temps-partiel, cette activité sera fiscalisée en France. Si vous exercez en complément une activité en Suisse (canton de Genève), à temps partiel, vous serez fiscalisée en Suisse sur cette activité. On va mettre de côté les impacts de télétravail qui ici ne me semble pas pertinents.
Au niveau sécurité sociale, si vous êtes salariée en France d’une société française à temps-partiel, ainsi que d’une société suisse, à temps-partiel. Votre employeur suisse devra payer vos charges sociales sur votre salaire Suisse en France, car exerçant une activité salariée sur le territoire de votre résidence principale, c’est la France qui attire l’assujettissement social. Et comme dit dans un autre commentaire, l’employeur suisse ne voudra pas vous embaucher du fait des complications, risques et coûts pour lui.
En revanche, si vous êtes profession libérale en France (ou TNS), et salariée en suisse, et pour autant que vos revenus de profession libérale en France n’excédent pas 50% de vos revenus d’activité totaux, la Suisse devrait être le pays d’assujettissement des cotisations sociales, y compris sur votre activité libérale (votre employeur suisse ne payant que sur le salaire suisse, vous devrez vous affilier pour pouvoir cotiser sur la partie libérale française en Suisse). Ici encore je mets de côté les impacts télétravail car sur du temps-partiel cela me semble délicat à mettre en place.
Maintenant, dans votre situation et comme mentionné par @delphy, il y a un grand manque d’orthophoniste en zone frontalière. C’est clairement un point que je vous invite à envisager, et la situation peut-être intéressante d’exercer proche de votre domicile, et de pouvoir concilier vie professionnelle et vie familiale selon vos souhaits lorsque vous aurez des enfants.
Après je comprends également que vous envisagez une reconversion en tant que praticienne de massages en spas. A définir si vous souhaitez en faire votre activité principale, ou si vous souhaitez l’exercer en complément de votre activité d’orthophoniste.
Merci beaucoup pour ce message très complet !
Effectivement, le télétravail ne me concerne pas car je réalise toutes mes séances de rééducations en présentiel.
Si je fais moitié France indépendant et moitié Suisse salariée, je devrais donc payer mes cotisations sociales en Suisse, qu’en est-il des impôts ?
Les cotisations sociales suisses sont moindres que les françaises il me semble. Donc ça voudrait dire que mon bénéfice final (France - cotisation suisses) + (Suisse - cotisations suisses) sera plus élevé que si chaque pays faisait son propre calcul : (France - cotisations françaises) + (Suisse - cotisations suisses) ?
Si je suis imposée en France, lieu de mon domicile, ça veut dire que je serai imposée sur un « gros » revenu donc fortement taxée ?
Dans ce cas est-ce que je ne devrais pas plutôt envisager d’habiter en Suisse et payer mes impôts en Suisse ?
Je n’ai pas creusé dans les détails l’application du Règlement (CE) n°883/2004 Article 13 § 3
La personne qui exerce normalement une activité salariée et une activité non salariée dans différents États membres est soumise à la législation de l’État membre dans lequel elle exerce une activité salariée.
Je peux imaginer en effet qu’il y a des gardes fous et qu’une règle de 50% doit s’appliquer.
Au niveau fiscal les règles sont plus simples, vous exercez une activité en France (salariée d’une entreprise française ou activité libérale française), vous êtes imposée en France.
Activité salariée en Suisse d’un employeur suisse, vous êtes imposée en Suisse (canton de Genève).
Votre résidence fiscale étant en France, vous devez déclarer vos revenus issus de Suisse, qui bénéficieront d’un crédit d’impôt afin de ne pas subir de double imposition. Toutefois votre imposition des revenus français peut être impactée par un taux d’imposition plus élevé du fait des revenus suisses.
Si vous habitez en Suisse, ce serait le même cas si vous aviez des revenus français par exemple. Ceux-ci seraient pris un compte pour déterminer un taux d’imposition appliqué uniquement à vos revenus suisses.
Bonjour à tous !
Pourriez-vous me dire ce qu’il en est pour les cas suivants côté cotisations sociales ?
activité libérale en France (ortho) et en Suisse (masseuse indépendante)
activité salariée en France (ortho en milieu hospitalier) et libérale en Suisse (masseuse indépendante)
J’enlève ainsi le « problème » lié à l’employeur Suisse qui ne pourra pas régler les cotisations en France (et donc m’embaucher)
ça me permettra de connaître tous les cas de figures pour comparer et trouver la meilleure option pour moi
Merci d’avance !
Ok. Dans ce cas les règles de sécurité sociale sont claires, le pays de résidence (France) attire toutes les cotisations sociales, de l’emploi salarié en France et en Suisse, et l’employeur suisse n’acceptera pas une telle situation.
Dans ces deux alternatives, vous serez assujetties en principe aux cotisations sociales françaises sur les 2 activités (ce qui du coup est moins intéressant que l’inverse vu les taux de cotisation français…!)
oui effectivement !..
Concrètement, en travaillant tous les deux majoritairement en Suisse, est-ce que ça ne vaudrait pas le coup/coût, ayant en plus la nationalité, de vivre en Suisse malgré les loyers élevés ?
C’est une réflexion qu’il faut effectivement creuser, faire tourner la calculette pour chiffrer le tout, bien que ce ne doit pas être le seul moteur de la réflexion. Quelques jours en immersion, pour prendre la température, visiter différents lieux potentiels de vie, s’imprégner de la vie du quotidien ne pourra que vous conforter dans votre décision. C’est la partie la plus sympathique qui plus est!
